Une production agricole de qualité existe

Le film documentaire Herbe illustre très bien deux orientations opposées de la production agricole. D’un coté la production extensive et naturelle et de l’autre, la production agro-industrielle qui est intensive, productiviste, chimique, modifiée génétiquement et fortement irriguée. À l’inverse, la production extensive et naturelle permet une forte productivité et l’accès à l’autonomie.

Alors que des fermes se sont engagées depuis plusieurs années dans une agriculture autonome, durable et performante, la majorité de la profession refuse cette approche. La majorité des agriculteurs s’inscrivent au contraire dans le sillon de l’industrie agro-alimentaire promue par le complexe pétro-chimique de transnationales, telle Monsanto ou Exxon et Mobile Oil des Rockefeller.
Elle a pour objectif de vendre plus d’engrais et de pesticides qui proviennent en large partie de la production de pétrole. Cette orientation s’est fortement accélérée durant ce que l’on a appelé la révolution verte au cours de la période 1944-1970. Mais cette dernière devrait plutôt être qualifiée de révolution industrielle de l’agriculture, dans la mesure où il ne s’agit que de la couleur verte des plantes et non pas du vert de l’écologique.
Cette approche est encore renforcée par le fait que les ingénieurs agronome sont formés dans cette optique. D’ailleurs, les lobbies de l’industrie font pression de diverses manières, afin que les ingénieurs soient formés ainsi.

Or, ce mode de production fondé sur le pétrole et la mécanisation va devenir de plus en plus coûteux du fait de la raréfaction du pétrole. Il a déjà un coût très important en terme simplement financier, car les agriculteurs de ce type doivent emprunter aux banques privées. Ces prêts vont leur permettre d’acheter de gros tracteurs, de grands systèmes de traites automatisées, de fabriquer de très grosses exploitations agricoles …
… ce qui oblige les agriculteurs à travailler de très longues journées à un faible salaire, afin de rembourser leurs emprunts…

À l’inverse, les paysans qui ont choisi de nourrir leur troupeau avec de l’herbe…
Ainsi dans ce film on constate que les salaires mensuels de ce type de paysans sont relativement proches de ceux de l’agriculture industrialisée, mais par contre leur salaire horaire est considérablement plus élevé, car ils travaillent environ 30 à 50 % de temps en moins !
(…)
Le suivi des 27 exploitations par l’Inra, et, d’une manière très pointue, des 17 fermes laitières reconverties, montre que ces dernières ont amélioré leur revenu ; le travail y est plus agréable, et la pollution azotée est diminuée de 2/3. Quant aux pesticides, il a été impossible d’en trouver trace (…)

Mais depuis cette étude qui s’étend de 1993 à 1998, le Cedapa a fait tâche d’huile. En 2002 en Côtes d’Armor, ce sont plus de 400 éleveurs, dans le Grand Ouest plus de 3000, qui se sont reconvertis.

Extraits d’un article de Thierry Brugvin dans le mensuel Les Zindigné(e)s de juin 2015.

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