Pourquoi la démocratie se meurt ?

Il y a deux moyens de tuer la démocratie : la trahison des peuples, ce qui les détourne des urnes, et l’autoritarisme, qui impose sans débat des mesures arbitraires.
Lui, bouffi-bouffon président, a d’abord trahi. Il continue. Annonces dévotes faites au patronat, dénonciation sarkozienne des prétendus « abus sociaux » : la barre déjà bien vissée à droite toute, le pédalant capitaine accélère.
Avec de bonnes semelles pour écraser ces trouffions de prolos sacrifiés sur l’autel d’une raison barbare qui voudrait, depuis trente ans, que le bonheur des peuples passe irrémédiablement par leur massacre économique et leur disqualification sociale. Mort-vivant tu seras puisque tu ne votes plus pour moi. C’est bien fait pour toi.
Lui, bouffi-bouffon président, avec à sa botte les deux assemblées parlementaires, a désormais le culot de nous annoncer une pluie de décrets et ordonnances. La nouvelle est presque passée inaperçue dans le tintamarre dieudonnesque. Plus fort que le coup d’état permanent, l’abus de pouvoir érigé en système de gouvernement. La droite marteau l’avait annoncé pour son retour au pouvoir. La gauche collabo anticipe les désirs de son Kapital de maître. Rangez vos croquenots, ravalez vos slogans de manifestants et restez bien couchés dans votre niche : interdiction de grogner, sinon vous n’aurez même plus d’os à ronger.
Décréter, ordonner, imposer, interdire : il faut habituer le peuple à courber l’échine sous l’arbitraire de mesures prétendument « urgentes ». Première mesure d’urgence, la lutte contre l’antisémitisme : le combat est évidemment légitime, mais comme mesure d’urgence on fait mieux. Surtout quand il est mené par un Manu manant de Valls bardé d’un beau brevet de salopardise. Minable entrepreneur de la désintégration des Roms. Abominable maire inquiet de la couleur de peau des habitants de sa ville, exigeant, comme à la foire aux esclaves, d’avoir sur les marchés son lot de « Blancs, de Whites et de Blancos ». Misérable dénonciateur de « l’antisémitisme des quartiers populaires » (elle est pas belle la stigmatisation amalgamante ?). Ach, le peuple, gross problem !
Et voilà qu’après l’interminable saga du mariage pour tous l’année démarre sur le feuilleton Dieudo. Overdose d’enfumage sur fond de saloperies redoublées par lui, le président bouffi d’énarchie, qui s’en va technoparadant vers une des plus grosse euro-gamelles électorales (…) Il s’en fout. Il a gagné son brevet de pantouflage pour bons et loyaux services rendus à l’oligarchie dominante.

Extrait d’un article de Pierre Concialdi dans le journal Siné mensuel de février 2014.

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