L’Europe très généreuse avec ses voisins

Bien sûr, quand le printemps arabe a viré Ben Ali et fait espérer l’émergence de la démocratie en Tunisie, les responsables européens n’ont pas tari d’éloges. Mais sans coup de pouce financier, pas de maintien de la démocratie.
Heureusement, l’Union européenne a décidé d’octroyer un prêt de quelque 300 millions d’euros. À ceci près qu’elle y a mis certaines conditions. Oh, des broutilles… Comme de demander à la Tunisie de supprimer les subventions aux produits de première nécessité pour les plus démunis, de privatiser ses banques publiques, de rendre son code du travail plus flexible (c’est vrai que les ouvriers tunisiens dociles peuvent servir aux consommateurs européens).
En quelque sorte une version plus aboutie qu’en Grèce de mise sous tutelle d’un pays dans lequel la dette s’est enflammée de 20 % en trois ans. Une dette qui représente chaque année six fois le budget de la Santé. Le groupe Gauche unitaire européenne a tenté en vain de déposer des amendements.

Article de Jean-Jacques Rue dans Siné mensuel de juin 2014.

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