Le nucléaire vert

La centrale d’EDF, déjà très gourmande en eau (154 millions de m2 d’eau prélevés en 2020, de quoi remplir plus de 60 000 fois une piscine olympique), veut encore augmenter ses prélèvements dans le fleuve. Et ses rejets. Car c’est tout un cocktail que le site nucléaire déverse chaque année dans la Loire : 88,3 tonnes de produits chimiques (chiffres 2020 EDF), auxquels s’ajoutent les rejets radioactifs (dont 51 000 milliards de becquerels dus au tritium).

En 2020, la centrale nucléaire de Belleville a rejeté :

  • 42 tonnes de chlorures
  • 18 tonnes de sodium
  • 13,5 tonnes de cuivre
  • 6,1 tonnes d’acide borique
  • 5 tonnes de zinc
  • 2,6 tonnes d’AOX (organochlorés)
  • 392 kilos d’azote global (ammonium, nitrites, nitrates)
  • 268 kilos de morpholine
  • 190 kilos de phosphates
  • 164 kilos de détergents
  • 0,58 kilo d’hydrazine
  • 0,28 kilo de lithine

EDF a demandé à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) de modifier ses autorisations de rejets et de prélèvements dans l’environnement pour créer une station de déminéralisation avec l’eau du fleuve. Pourquoi ? Parce que légionelles et amibes, des micro-organismes vecteurs de maladies graves, adorent les ambiances chaudes et humides. Elles pullulent dans les tours aéro-réfrigérantes et les circuits de refroidissement.

Pour lutter contre la prolifération de ces agents pathogènes que l’industriel a créée, EDF a besoin d’importantes quantités de monochloramine, un mélange d’eau de javel, d’ammoniaque et d’eau déminéralisée. Et parfois aussi de chlore. Le tout sera rejeté dans la Loire. On imagine aisément l’effet de ces produits biocides sur les autres organismes vivants dans le fleuve et ses environs.

Extrait d’un article paru dans la revue Sortir du nucléaire de l’automne 2021.

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