L’affluenza

« On a découvert aux USA une nouvelle maladie, l’affluenza, un néologisme formé de la contraction des mots anglais affluence (richesse) et influenza (grippe). »
Jean-Louis, fakirien de Limoges, nous raconte un vrai fait divers : « C’est l’histoire d’Ethan Couch, issu d’une riche famille, 16 ans, qui, avec 2,4g d ‘alcool dans le sang, au volant_d’un pick-up, fonce à plus de 110 km/h sur une route où la vitesse est limitée à 60 et fauche quatre personnes sur le bas-côté, qui sont tuées sur le coup. À la barre, l’avocat présente l’adolescent comme une victime de « l’affluenza » due à son enfance ultra-privilégiée qui aurait selon lui gommé la frontière entre le bien et le mal. Dans la famille Couch, ajoute-t-il, « on avait le sentiment que la richesse achète les privilèges et qu’il n’y pas de lien rationnel entre les actes et leurs conséquences ».
On est au-dessus des lois.
Quand Bernard Arnault vire des salariés, je suppose qu’il n’imagine même pas qu’il en fait des chômeurs démunis. Pas de lien entre les actes et leurs conséquences.
Et Jean-Louis d’éditorialiser : « Dans cette attitude d’arrogance, Hannah Arendt discerne un élément qu’elle juge redoutable : le détachement, l’indifférence de la part des dominants. Ce détachement implique en effet l’éloignement qui supprime toute possibilité d’identification. Il peut entraîner, non pas seulement l’absence de valeur de l’autre, mais l’effacement complet de l’autre, son inexistence. »

Le courrier d’un lecteur publié dans le journal Fakir de février-mars-avril 2016

On peut lire aussi un article sur l’affluenza sur le site Atlantico.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *