Encore plus d’ondes avec la 5G

Pour l’instant, ils (les opérateur télécom) se consacrent donc à la première étape, conformément au « New Deal Mobile » signé avec le gouvernement en 2018 : planter des pylônes partout, faire disparaître la moindre zone blanche (merci bien pour les électrosensibles), densifier le réseau et donc épaissir le brouillard électromagnétique. Et pas qu’un peu.
« On s’attendait à une augmentation, mais l’ampleur du phénomène nous surprend quand même », souffle Catherine Gouhier, présidente du Criirem (Centre de Recherche et d’Information Indépendant sur les Rayonnements Électro-Magnétiques non-ionisants).

Jusqu’à 20 volts par mètre

Certaines estimations évaluaient à 30 % l’augmentation moyenne de l’exposition aux ondes électromagnétiques avec l’arrivée de la 5G. Celle-ci n’est pas encore sortie de ses starting-blocks, mais Catherine Gouhier estime que les niveaux d’exposition ont déjà augmenté d’environ… 50 % !
« Il y a une hausse générale, mais elle est encore plus marquée en milieu urbain », précise-t-elle. Les chiffres ont de quoi hérisser les cheveux sur la tête – quasiment au sens propre : « Avant, lorsqu’on faisait une mesure à 3 ou 4 volts par mètre, ça nous semblait déjà beaucoup. Aujourd’hui, on mesure régulièrement des expositions à 10 V/m, et jusqu’à 20 V/m. »
Bien sûr, les normes sont encore respectées puisqu’elles ne nous protègent que des effets immédiats, dits « thermiques » : les antennes ne nous crament pas encore la peau, il reste une petite marge. Mais pour rappel, le Conseil de l’Europe, qui a bien compris le problème, estime pour sa part qu’il ne faudrait pas dépasser… 1 V/m pour protéger la santé humaine sur le long terme (Résolution n° 1815 du 27 mai 2011 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe).

L’Agence nationale des fréquences ne semble pas s’en préoccuper du tout, s’inquiète Catherine Gouhier. Quand an fait des mesures sur des sites ou l’on trouve des niveaux très élevés, on leur signale, mais on n’a pas de réponse. »
Que fait donc l’ANFR ? Peut-être que la mise à jour de sa carte Cartoradio, qui recense toutes les antennes relais du pays, lui prend tout son temps…

Extrait d’un article de Nicolas Bérard dans l’âge de faire de décembre 2021.

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