Écologie à la sauce Hulot-macroniste

Dans Le Canard enchaîne, le journaliste objecteur de croissance jean-Luc Porquet note : « La logique qui sous-tend l’écologie à la sauce Hulot-macroniste est simple. En paroles, on se positionne à la pointe du combat et on fixe des objectifs très ambitieux. Mais on s’empresse de les repousser à la saint-glinglin, pour se contenter de mesures immédiates qui ne perturbent pas le jeu économique… […] Quelles décisions, par exemple, sur la mega-polluante Montagne d’or, en Guyane, le contournement autoroutier de Strasbourg, le délirant projet de centre commercial Europacity à
Garges-les-Gonesse, le percement pharaonique du mont Blanc pour la ligne SNCF Lyon-Turin ? Des feux verts, bien entendu. »

Jean-Luc Porquet oublie que, comme ministre d”État et n° 3 du gouvernement, Nicolas Hulot porte aussi la responsabilité, pour ne prendre qu’un exemple, dans les frappes en Syrie, et plus largement de toute la politique techno-libérale mise en œuvre par Emmanuel Macron. « En matière d’écologie, aucune reforme d’ampleur n’est en vue… Alors qu’il était le fer de lance du mouvement écologiste il y a moins d’un an, Nicolas Hulot s’en éloigne progressivement… », se désole un de ses anciens soutiens Simon Persico, « professeur de sciences politiques » dans les colonnes du journal de MM. Niel et Pigasse (Le Monde, 9 mai 2018).

Hulot « fer de lance du mouvement écologiste » ? « Vaut mieux entendre ça que d’être sourd » comme disait ma grand-mère ! Pour ce comique involontaire, « le monde de l’écologie était très optimiste quand il a appris, en mai 2017, la décision de Nicolas Hulot d’entrer au gouvernement en tant que ministre de la transition écologique ». Pour les « experts » du quotidien de MM. Niel et Pigasse, et tous les grands médias. le « monde de l’écologie » se limite aux partisans du capitalisme vert libéral, à Europe Écologie-les Verts et autres associations officielles.

La Décroissance, premier titre d’écologie politique en France, et bien d’autres, ça n’existe tout simplement pas. Même la presse des affaires – que Hulot a pourtant tant servie – car « bien sûr, Hulot ne joue pas […] contre l’ensemble du système médiatique, dont il est l’un des avatars les plus aboutis » observait l’hebdo des droitards Valeurs actuelles le 18 fevrier – feint de le critiquer. Ainsi Les Échos titre : « L’an I de Nicolas Hulot au gouvernement se solde par un bilan très mitigé » (14 mai 2018). Nicolas Hulot lui-même croit-il encore « que l’écologie avance » avec son gouvernement ? Soit c’est un gros mensonge, soit… Bref, ça sent le retour au « kite [qui] crée du lien » (Nicolas Hulot, Paris Match, 1er février 2011).

Extrait d’un dossier Hulot dans La Décroissance de juin 2018.

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