Distribution en circuits courts = intérêt général

À la fin des années 90, après avoir constaté les dégâts causés par les nouvelles formes de commercialisation en agriculture, des paysans pionniers et inventifs réhabilitent les circuits courts. Premier argument, la vente directe freine l’exode rural en maintenant des agriculteurs et en permettant à d’autres de s’installer. On constate qu’une petite ferme qui pratique la vente directe a un revenu comparable à des fermes deux ou trois fois plus importantes mais dont la commercialisation est soumise aux lois et marges de la grande distribution. Deuxième argument, en vendant directement, l’agriculteur est maître chez lui, il est responsable de la vente de son produit. Pour ce faire, il doit acquérir de nouvelles compétences lui permettant de mieux valoriser les fruits de son travail et adopter une nouvelle pratique du métier. On ne se contente plus de produire et de livrer ses produits (bons ou mauvais !) aux firmes agroalimentaires, on prête une plus grande attention à la transformation et à la qualité du produit, on maîtrise sa commercialisation. Dit autrement, l’agriculteur n’a plus les yeux fixés sur le cours des marchés ou la politique agricole commune, mais sur son voisinage et sur les marchés locaux.
Adossée à ces réflexions, la vente directe a pris un nouvel essor au début des années 2000. On assiste à un fourmillement d’initiatives innovantes, parmi lesquelles la création des Amap et de leurs fameux paniers (pas loin de 300 000 consommateurs en 2012).
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Un processus de re-localisation de l’agriculture est en marche, parfois soutenu par des collectivités qui veulent pour leurs cantines scolaires du bio ou du local.
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Nombre de politiques prennent conscience que l’agriculture de proximité favorise les installations sur de petites surfaces et que ces fermes, dotées d’un bon modèle économique, profitent à l’économie et à l’emploi local.
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Un producteur sur cinq vend en circuit court et c’est plus d’un sur deux pour les agriculteurs bio. Ce chiffre est loin d’être négligeable mais ce marché ne représente que 6 à 7 % des achats alimentaires et ne pèse que 12 % de la valeur des ventes.
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Or force est de constater que les procédures et appuis du système institutionnel (accès au foncier, procédures administratives et autorisations d’exploiter, aides financières, prêts, etc.) sont d’abord pensés pour des exploitations moyennes ou grandes s’inscrivant dans une agriculture plus industrielle (…)

Extraits d’un article de la revue Chemins de terre éditée par l’association Terre de liens.

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