Pandémie de grippe ou de cancers ?

L’État avait passé la commande de 94 millions de doses de vaccins. La grippe H1N1 venue des confins asiatiques était aux portes du pays ; l’hécatombe nous guettait. Et puis… rien. Passons outre les multiples polémiques liées à la nocivité du vaccin et laissons le toxicologue André Cicolella faire le bilan de la pandémie : L’impact de celle-ci fut inférieur aux grippes habituelles […]. En France, le bilan au bout de six mois était de 91 décès, tandis que sur la même période 75 000 personnes étaient mortes de cancer, première cause de mortalité en France, dans une indifférence quasi générale. Là est pourtant la vraie pandémie, en France comme dans le monde.
À la tête du Réseau Environnement Santé, Cicolella émet une hypothèse que l’on peut résumer ainsi : les différents promoteurs officiels de la santé publique nous enfument. Tandis que des maladies dites chroniques (cancer, diabète, obésité, maladies cardiovasculaires et respiratoires, etc.) explosent et font des ravages sanitaires, le pouvoir médiatico-politique se complait à jouer avec nos peurs ancestrales des maladies infectieuses.
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Depuis les années 80, l’incidence du cancer, pour ne parler que de lui, a crû de plus de 100 % en France.
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Voilà plusieurs décennies que des études indépendantes s’empilent et dressent le même constat : deux cancers sur trois ont des causes environnementales. Quant au rôle des perturbateurs endocriniens, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) continue sa politique de l’autruche tandis que des rapports de plus en plus alarmants font montre de leur dangerosité à des doses infinitésimales. À la botte de ces fossoyeurs qui font de la planète (et de nos corps) un réceptacle à polluants : les industriels de la chimie.

Un million de tonnes de chimie de synthèse était produite en 1930 dans le monde ; entre 400 et 500 millions aujourd’hui. Chiffre d’affaires du secteur dans l’hexagone pour l’année 2014 : 82,4 milliards d’euros. Vu le marasme économique du moment, il serait suicidaire de mettre l’industrie chimique à la diète. Pire : de lui demander des comptes sur les saloperies qu’elle propage. Consciente de cet indéniable enjeu de santé publique, l’Europe a adopté la réglementation Reach censée permettre l’évaluation de quelque 30 000 substances chimiques… sur 47 millions recensées dans le monde. Il s’agit avant tout de ne pas affoler le populo.

Extraits d’un article de Sébastien Navarro dans le journal CQFD de septembre 2015.

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