Marches pour le climat

Depuis septembre 2018, un mouvement pour le climat s’affirme et devient visible dans l’espace public en France.
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Les marches pour le climat questionnent donc les formes d’organisation, les revendications et les messages politiques qui sont formulés. Si, souvent, la cause climatique apparait consensuelle, son cadrage médiatique étant porteur d’une idée d’uniformité des responsabilités, des responsables et des victimes, des mobilisations collectives prolongées peuvent permettre la production d’un autre discours, reposant tout autant sur le sentiment d’urgence que sur la nécessité de s’attaquer aux causes du phénomène. Pour le dire autrement, les changements climatiques ne sont pas un problème pour de lointaines générations futures, c’est un problème de l’ici et maintenant.

Par ailleurs, il existe une incompatibilité entre le sauvetage du climat et la préservation d’un système dominé par la finance, les énergies fossiles, le culte de la croissance et la libre
concurrence. En ce sens, les politiques, à l`instar d’Emmanuel Macron, qui se prétendent « pro climat » tout en accentuant les politiques libérales sont à combattre.
De plus, à l’échelle planétaire ou plus locale, tout le monde n’est pas impacté de la même façon par les changements climatiques et les dégradations environnementales : la lutte contre les changements climatiques doit être une lutte pour la justice sociale ; de même, il existe des responsables des changements politiques, ils sont nombreux, et c’est contre eux que doit se diriger notre colère.

La révolution énergétique que nous défendons n’est donc pas seulement, et pas d’abord, un changement technologique, elle implique un changement plus global dans tous les secteurs productifs pour avancer vers la sobriété. La géo-ingénérie et tous les jokers technologiques ne peuvent être une solution, et sont là avant tout pour reculer le moment de prendre des décisions d’ampleur. Dès lors, les changements climatiques sont un problème global qui ne peut trouver de solutions dans des formes de repli local/national(iste) mais appelle au contraire le déploiement d’une solidarité internationaliste. La résolution, même partielle, de la question climatique ne viendra que de mobilisations et d’initiatives massives et multiformes.

Extraits d’un article de Vincent Gay, Maxime Combes et Julien Rivoire dans Lignes d’attac de janvier 2019.

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