Le néolibéralisme divise pour mieux régner

Depuis le début de la vague néolibérale toutes les réformes sont présentées comme destinées à réduire les inégalités ou « sauver » notre modèle social. C’est une façon de masquer l’objectif réel, à savoir : réduire le périmètre de l’État social afin d’ouvrir de nouveaux marchés à la concurrence, baisser les impôts des hyper-possédants et « rassurer » les marchés financiers.

Ainsi, le projet politique poursuivi fait l’objet d’un débat biaisé dans la mesure où il se fait passer pour le contraire de ce qu’il est. Mais la ruse grossière ainsi employée ne se limite pas à masquer un projet socialement délétère, elle permet de surcroît de diviser la population pour assurer la domination sans partage des classes supérieures.
En effet, les attaques contre les classes moyennes sont systématiquement présentées comme des mesures de lutte contre les inégalités que subissent les classes plus défavorisées qu’elles. Cela permet de les stigmatiser afin de justifier le siphonnage de leurs ressources en direction des hyper-possédants tout en dressant les classes populaires contre elles.
Bien sûr, lorsque l’on veut s’en prendre aux populations précaires, le même stratagème sera utilisé : on présentera les bénéficiaires des minima sociaux comme étant à la charge des classes moyennes. Ainsi, le bénéfice politique de cet argumentaire est double. Il permet de justifier des mesures permettant le siphonnage des revenus du pays vers le haut de la structure de classe tout en divisant les victimes de ce siphonnage afin de les empêcher de se structurer politiquement pour défendre leurs intérêts communs.

Extrait d’un article du philosophe Laurent Paillard dans le mensuel Les Zindigné(e)s de mai 2015.

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